Philippe Katerine est un athlète artistique qui a gagné aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Il n’a pas vraiment le physique du sportif de haut niveau, mais il en a le talent. La cérémonie de clôture, où il est apparu tout en bleu et en barbe rousse en Dionysos nu dans un tableau vivant qui a marqué l’opinion, a constitué le point d’orgue d’un parcours singulier, qui l’a conduit de l’anonymat à la célébrité, à la fois en une bonne trentaine d’années et en trois minutes de diffusion planétaire.
Nous avons là à faire à un super artiste touche-à-tout, chanteur avant tout (depuis ses débuts en 1992 en Vendée en compagnie de son ami nantais Dominique A), réalisateur et acteur au cinéma (beaucoup de rôles dont celui, par exemple, dans Le grand bain pour lequel il a été récompensé aux César), féru de peinture, créateur d’un mouvement en sculpture (le très original Mignonisme), chroniqueur sur France inter, bref ouvert à toutes les influences, agitateur culturel perpétuel et inclassable, aux formules verbales toujours sensibles et humoristiques, sorte de Jacques Tati moderne, décalé mais toujours dans le tempo. Voici quelques exemples, en vrac, mais il y en a tant d’autres…
« Louxor, j’adore » (2005) : sans doute son « tube » le plus connu, repris partout, et morceau assez génial, tant dans son sujet (les gens du quotidien) que dans sa forme (voix haut perchée et pauses régulières).