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Les chansons de Ludovic - Maxime Le Forestier

(Re)découvrez l'originalité de la chanson française et francophone !

Ludovic Gourvennec

Ludovic Gourvennec est professeur de français langue maternelle, seconde et étrangère, formateur et conseiller pédagogique. Titulaire d’une thèse de doctorat consacrée à l’utilisation de la chanson en classe et publiée chez Hachette (Paroles et musiques, le français par la chanson), il adore cette chanson d’hier et d’aujourd’hui, en parler, en jouer, la faire vivre en classe, la faire découvrir dans le monde, cette chanson diverse qu’on écoute, qu’on reprend, qu’on découvre et qu’on partage en héritage.

Ludovic Gourvennec

Le grand Maxime Le Forestier a 77 ans en 2026 et (pour les plus anciens mais quoique…) on a un peu l’impression qu’il nous a accompagné.e.s depuis toutes ces années, non ? Figure majeure de la (nouvelle) chanson française qui, après les artistes canoniques des années 60 (Brel, Brassens, Ferré, Barbara, Ferrat…) a émergé dans les années 70 (avec Michel Jonasz, Julien Clerc, Véronique Sanson, Alain Souchon…), il a durablement marqué son époque avec de nombreux succès qui ont été tant joués sur des guitares désaccordées autour d’un feu de camp dans les week-ends de scouts et qui constituent des classiques de la chanson francophone : « Mon frère » (1972), « San Francisco » (1972), « Education sentimentale » (1972)… Le Forestier a aussi composé pas mal de chansons « engagées », dans l’esprit de son époque, et l’on peut retenir notamment « Comme un arbre » (1972) sur l’écologie, « Parachutiste » (1972) sur l’antimilitarisme ou « J’m’en fous d’la France » (1973)… De cette période-là, j’en retiens trois, une emblématique, deux peut-être un peu moins connues.

« San Francisco » (1972) : version live dans une émission mythique des producteurs historiques Maritie et Gilbert Carpentier, dans laquelle la configuration artistique est proche de celle de Brassens (2 guitares et la contrebasse).

« La rouille » (1972) : version acoustique d’époque avec tout ce qui va avec, la tunique à fleurs, mais surtout cette grande maîtrise à la guitare de Maxime.

« Février de cette année-là » (1973) : il s’agit de l’année de sa naissance (1949) et, avec le recul, il remet en perspective tous les événements historiques de cette époque à l’échelle de sa petite personne (avec des arrangements vraiment réussis – rock et symphoniques).

Mais, au sortir de cette époque glorieuse, notamment au fil de collaborations fructueuses (Graeme Allwright, Anne Sylvestre, Julien Clerc, sa sœur Catherine Le Forestier…), il a continué sa carrière en s’évertuant à créer et à se renouveler, et plutôt joliment. Voici quelques morceaux emblématiques.

« Né quelque part » (1987) : Chanson aux rythmiques et arrangements africains qui interroge les racines et résonne aujourd’hui, d’une certaine manière, avec les problématiques de l’immigration.

« Bille de verre » (1991) : Superbe chanson avec le Québécois Michel Rivard – ici, version en live sur la Grand-Place de Bruxelles en 2010.

« La petite fugue » (1995) : C’est une de mes chansons préférées de cet artiste et, dans cette version live exceptionnelle, on peut admirer l’harmonie absolument fantastique des 3 guitares.

Enfin, grand spécialiste des chansons de Brassens, il les a souvent jouées à la télévision mais a également fait des tournées uniquement dédiées aux reprises des morceaux du grand Georges (je l’ai vu deux fois sur scène dans cette configuration). Je retiens ici une chanson de Brassens elle aussi pas forcément connue (mais, dernière période, que j’adore). 


« Histoire de faussaire » (1976) : Belle version avec ambiance jazzy (1979) sous le regard de Brassens lui-même – dont la réaction semble assez étrange.