Gaëtan Roussel est un créateur français (originaire de Rodez) hyperactif et génial, qui semble ne jamais s’arrêter de produire, de s’ouvrir, de butiner, de fédérer, de s’engager (il a intégré la bande des Enfoirés pour les Restaus du cœur). C’est une figure majeure de la scène francophone actuelle. Il est à l’origine membre et leader du groupe Louise Attaque depuis 1997, formation qui a marqué le renouvellement de la chanson contemporaine. Mais, à partir de 2009, il s’est émancipé de sa troupe et s’est lancé dans une carrière solo (tout en poursuivant des créations avec le groupe).
Cette démarche solo a également coïncidé avec des collaborations nombreuses : avec son collègue Arnaud Samuel pour le groupe Tarmac - si vous ne connaissez pas, surfez, c’est magnifique -, avec Alain Bashung dont il a produit le dernier album « Bleu pétrole », avec Vanessa Paradis, ou Pomme, ou Rachid Taha ou Rachida Brakni avec qui il a créé le beau groupe Lady sir, etc. Gaëtan Roussel défend une certaine qualité de la chanson française, notamment en décidant de se renouveler (avec des textes toujours polysémiques), de se remettre en question et non de reproduire des recettes toutes faites – bien que paradoxalement, on puisse identifier son style récurrent.
Il faut ajouter qu’à ses multiples casquettes s’ajoutent celles de production de musiques de films (par exemple le génial Mammuth de Delépine et Kervern en 2009) ou l’animation de documentaires (Abers Road, où il sillonne la Bretagne en compagnie d’artiste locaux qui y vivent comme Christophe Miossec ou Renan Luce). C’est très difficile de sélectionner les chansons de Gaëtan Roussel tant l’œuvre est prolifique et de qualité, mais voici quelques morceaux.
« Il y a » (2009) : La voix de Vanessa Paradis se marie parfaitement à l’œuvre de Gaëtan Roussel, douceur de la mélodie et frémissement du texte, avec ce passage qui touche à la perfection littéraire « Parfois on regarde les choses telles qu’elles sont en se demandant pourquoi / Parfois on les regarde telles qu’elles pourraient être en se disant pourquoi pas ».